Cupressus  duclouxiana

A. Camus, Les Cyprès (Genre Cupressus), Encylopédie économique de Sylviculture. II., Paris, 1914, p. 91-93.

Addenda

     C. Duclouxiana HICKEL, SP. N. ; C. SEMPERVIRENS FRANCHET, Plantarum sinensium ecloge tert. in Journ. de Bot. (1899), p. 263.
     Arbor alta, C. horizontali affinis, sed ramulis multum tenuioribus, gracilibus, glaucescentibus, nec viridibus, foliis ultimis parvis, obtusiusculis,mm. long., glandulis foliorum vix conspicuis ; strobilis (3 cm. diam.) globosis, squamis usualiter 8, planiusculis, marginibus integris ; seminibus (5 mm. long.) subtriquetris, dorso convexis, anguste alatis.
     Cette espèce, à l'encontre du C. horizontalis, se caractérise tardivement. Des plants de plus de 5 ans, hauts de 2,5 m., cultivés à Orléans par M. Chenault et d'autres jeunes arbres un peu moins âgés, hauts de 1 m., cultivés à Prafrance par M. Nègre ne portent encore que des rameaux munis de feuilles de jeunesse, aiguës à l'extrémité, appliquées sauf au sommet (fig. 420). Les ramilles sont grêles, parfois un peu aplaties. Le nombre de cotylédons est de 2 comme dans le C. horizontalis. Les cônes ont leurs écailles supérieures relativement bien plus grandes que dans le C. horizontalis et ordinairement carrées.

   C. Duclouxiana. — Fig. 419 : ramule muni de ramilles à feuilles encore incomplètement caractérisées, gr. nat. (éch. cult. à Orléans). — Fig. 420 : extrémité de ramille couverte de feuilles incomplètement caractérisées x 3. — Fig. 421 : partie de ramille pourvue de feuilles adultes x 3 (éch. pr. Chine). — Fig. 422 : cône gr. nat. (éch. pr. Chine). — Fig. 423, 424 : graines x 5 (éch. pr. Chine).

     Anatomie.Ramilles adnées aux feuilles (feuilles incomplètement caractérisées). Les ramilles étant un peu comprimées, la forme de la section varie un peu, elle est plus allongée lorsque les feuilles faciales viennent de se détacher et le tissu de transfusion entoure complètement le cylindre central. — Niveau 1. Aux extrémités de la section, l'épiderme est formé de cellules à paroi externe épaisse de 4-7 μ, bombée; l'hypoderme non lignifié est haut de 10-12 μ et recouvre 1-2 assises palissadiques. Les stomates sont abondants sur les deux grandes faces. Le tissu lacuneux est parfois lâche. Le collenchyme manque ou est très réduit. Il n'existe pas encore de poche sécrétrice. Le tissu de transfusion est développé, ses cellules sont grandes, munies de quelques épaississements vermiformes. Il forme de chaque côté deux grandes bandes ou entoure complètement le cylindre central. Le système libéroligneux est divisé en 6 faisceaux et les faisceaux foliaires sont encore dans le cylindre central. — Niveau 2. Il existe toujours des, stomates longs de 40-45 μ env. à la face inférieure des feuilles en deux régions situées à peu de distance des bords et vis-à-vis desquelles l'hypoderme est interrompu. La poche sécrétrice apparaît, elle est petite, externe et interrompt l'hypoderme. Le faisceau libéroligneux foliaire sorti du cylindre central est contigu au tissu de transfusion. Les faisceaux caulinaires sont fusionnés deux par deux. — Niveaux 3 et 4. Les stomates manquent ordinairement à la face inférieure des feuilles. La poche sécrétrice peut atteindre 90-120 μ. Le tissu de transfusion des feuilles supérieures à celles qui vont se détacher forme deux grandes bandes dans la tige et entoure le cylindre central.
     Partie libre de la feuille. — Les feuilles faciales et les feuilles latérales ont à peu près la même structure, la forme des premières est seulement un peu plus allongée. A la base de la partie libre, pointes épidermiques manifestes, longues de 10-30 μ. Dents des bords du limbe longues de 10-20 p. Epiderme supérieur muni de stomates longs de 50-60 μ. Epiderme inférieur à paroi, externe épaisse de 6-8 μ. Hypoderme non lignifié, haut de 10-12 μ, occupant toute la face inférieure. Tissu palissadique formé souvent d'une assise. Faisceau libéroligneux assez éloigné de la face supérieure dès la base de la partie libre. Poche sécrétrice atteignant parfois la base de la partie libre.
     Ramilles adnées aux feuilles (feuilles adultes, éch. prov. de Chine, Herb. Mus. Paris). — Différences présentées avec le C. sempervirens : Le collenchyme est très réduit à la base de la partie adnée. Les stomates longs de 40-50 μ, montent un peu plus haut à la face inférieure de la partie adnée des feuilles. La poche sécrétrice apparaît plus haut, elle atteint 160-180 μ de diam., elle est souvent interne à l'assise palissadique, mais néanmoins l'hypoderme est interrompu vis-à-vis d'elle. Le tissu de transfusion est extrêmement développé et forme de chaque côté du cylindre central deux grandes bandes se rejoignant presque latéralement. Le faisceau libéroligneux foliaire est presque dès sa sortie du cylindre central contigu aux bandes de tissu de transfusion.
     Partie libre de la feuille adulte. — Ne diffère du C. sempervirens que par : l'hypoderme moins épais, les stomates de l'épiderme supérieur longs de 35-45 μ, parfois 50 μ.

     Répartition géogr.CHINE : Mo so yn, subsp. autour des pagodes (DELAVAY) ; Yunnan sen (Ducloux).

     Culture. — Cette espèce est cultivée en pleine terre en France, à Orléans, dans l'Ouest, en Normandie, à Prafrance (Gard). Elle résiste bien au froid.